Soutenance thèse Antoine Fraimout

Antoine Fraimout soutiendra sa thèse «Evolution de la variation génétique et phénotypique au cours d’une invasion: le cas de Drosophila suzukii», encadrée par Vincent Debat & Céline Téplitsky, le 9 décembre à 14h à l’auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution au Muséum national d’Histoire naturelle, Paris. 

Le jury sera composé de :

Emmanuelle Porcher, Professeur MNHN, UMR 7204 CESCO, examinateur
Thomas Guillemaud, DR INRA, Université de Nice-Sophia Antipolis, rapporteur
Julien Claude, Maitre de conférence HDR à l’ISEM Montpellier, examinateur
Juha Merilä, Professeur à l’université d’Helsinki, examinateur
Céline Teplitsky, CNRS, CEFE, Montpellier, co-directrice
Vincent Debat,  MC MNHN, ISYEB, co-directeur


 

Résumé :

Les invasions biologiques sont une composante du changement global et ont des impacts importants sur les écosystèmes, les agrosystèmes et la santé humaine. Néanmoins, ces situations biologiques particulières offrent la possibilité d’étudier l’évolution phénotypique et génétique sur des temps écologiques. En effet, les invasions biologiques impliquent de fortes contraintes environnementales et démographiques sur les populations envahissantes et, en conséquence, de forts effets de la sélection et de la dérive. La capacité des espèces envahissantes à répondre à ces contraintes est remarquable. Qu’il s’agisse de processus d’adaptation génétique (i.e. des changements de fréquences d’allèles) ou plastique (i.e. un ajustement par plasticité phénotypique en réponse à un stimulus environnemental), la capacité de réponse à la sélection des espèces envahissantes en fait un modèle d’un grand intérêt évolutif. Dans ce travail, nous utilisons la récente invasion mondiale de la drosophile à ailes tachetées Drosophila suzukii (Matsumara 1931) pour étudier en détail les mécanismes impliqués dans le succès de cette invasion. Par l’analyse des patrons de variation moléculaire neutre, nous avons d’abord retracé l’histoire complexe de cette invasion mondiale. En prenant l’aile comme caractère central d’étude, nous avons alors quantifié la divergence phénotypique et l’évolution de la variation génétique quantitative entre populations ancestrales et dérivées de D. suzukii. Nous avons ainsi pu estimer les effets de la sélection et de la dérive génétique au cours de cette invasion et discuter leur importance relative. Enfin, l’analyse expérimentale de la plasticité phénotypique, ainsi qu’une approche de modélisation de niche climatique, nous ont permis de discuter l’influence des fluctuations environnementales sur le succès de cette invasion.