Soutenance de thèse de Monica Arias

Monica Arias soutiendra sa thèse intitulée «Paysage adaptatif associé aux motifs de couleurs des ailes chez un papillon mimétique polymorphe» le vendredi 11 décembre à 10h à l’auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution (Muséum), en présence du jury composé de :

Thomas Lenormand, Directeur de recherche CNRS, CEFE de Montpellier - rapporteur

Martin Stevens, Professeur associé, Université d’Exeter - rapporteur

Hannah Rowland, Maitre de conférence, Université de Cambridge - examinateur

Mathieu Joron, Directeur de recherche CNRS, CEFE de Montpellier - examinateur

Marc Théry, Directeur de recherche CNRS, MNHN - Directeur de thèse

Violaine Llaurens, Chargée de recherche CNRS, MNHN - Directeur de thèse

Résumé :

En étudiant un polymorphisme adaptatif maintenu au sein d’une espèce, cette thèse a permis d’explorer les mécanismes évolutifs impliqués dans l’origine et le maintien de la variation adaptative en population naturelle. Les espèces toxiques partagent fréquemment des motifs de couleurs vives communs, formant ainsi des ‘cercles mimétiques’, et bénéficiant d’une protection accrue contre les prédateurs, qui apprennent à éviter ces motifs partagés. Le papillon néo-tropical Heliconius numata présente plusieurs motifs de couleur distincts, co-existant en population naturelle, et appartenant à différents cercles mimétiques. Ces motifs de couleur, contrôlés par un locus unique appelé supergène P, représentent un exemple pertinent de polymorphisme adaptatif, dans lequel la direction de la sélection peut être déduite en étudiant les communautés mimétiques locales. Tout d’abord, par des expériences comportementales et des caractérisations chimiques, j’ai démontré la présence de défenses chimiques répulsives pour les oiseaux chez H. numata, et identifié des mécanismes impliqués dans les variations de toxicité. Ensuite, en estimant la sélection exercée sur les motifs intermédiaires non-mimétiques par des expériences sur les communautés naturelles de prédateurs et sur des observateurs humains, j’ai démontré comment le comportement des prédateurs peut permettre le maintien de plusieurs pics adaptatifs au sein des populations naturelles. Enfin, par des croisements contrôlés entre individus arborant les mêmes motifs mais provenant de populations distantes, j’ai exploré les variations de dominance entre allèles mimétiques du supergène P et évalué comment l’architecture génétique responsable des motifs mimétiques permet l’émergence et le maintien du polymorphisme intra-population. Cette thèse fait donc la lumière sur les facteurs écologiques impliqués dans la mise en place d’une architecture génétique permettant le maintien d’un polymorphisme adaptatif.