Biodiversité actuelle et historique des girafes. Apport des nouvelles technologies de séquençage.

Projet
Appel à projets 2015

Porteur du projet :         Alexandre HASSANINUMR 7205 – 

Co-porteur du projet :    UMR 7204 – Michel SAINT JALME

UMR associées :               

Etudiant recruté :            Alice PETZOLD

Période & durée du projet : 2015 – 2018

Zone géographique du projet :

 

Présentation du projet :

Le projet vise à élucider la systématique des girafes en intégrant pour la première fois toutes les sous-espèces dans l’étude moléculaire. En analysant un grand nombre de marqueurs moléculaires indépendants, comprenant le génome mitochondrial complet et une quarantaine d’introns nucléaires, nous comptons fournir des arguments fiables pour proposer d’éventuels changements taxonomiques. A terme, notre étude pourrait avoir d’importantes répercussions sur les mesures de conservation des populations sauvages. Pour l’instant, bien que tout le monde s’accorde pour reconnaître la diminution des populations sauvages de girafes, l’espèce G. camelopardalis n’est pas considérée comme une espèce à risque selon l’UICN (Fennessy & Brown, 2010). Ainsi, elle n’est pas inscrite sur les annexes de la CITES. Si des données moléculaires permettaient de distinguer plusieurs espèces de girafes, la donne serait sans doute différente, ce qui pourrait améliorer la situation de certaines populations aujourd’hui sévèrement menacées d’extinction. De tels changements taxonomiques pourraient par ailleurs avoir d’importantes conséquences sur la gestion des populations maintenues en captivité dans les zoos.

 

Résultats attendus

Les résultats permettront de mieux comprendre les flux de gènes entre les populations de girafes, notamment en intégrant des populations ou sous-espèces aujourd’hui disparues. Les spécimens de collections, et en particulier ceux issus des localités types des différentes espèces ou sous-espèces, serviront à appuyer les éventuels changements taxonomiques. Ces résultats seront très utiles pour améliorer la gestion des populations captives et la conservation des espèces dans leur habitat naturel.
Les analyses par les méthodes de coalescence d’un grand nombre de marqueurs moléculaires indépendants permettront de surmonter les éventuels problèmes liés à l’introgression génétique et à la rétention de polymorphisme ancestral, et il sera ainsi possible d’identifier et de dater les événements migratoires entre populations. Ces approches permettent par ailleurs d’estimer la taille effective des populations, ce qui peut fournir des éléments pour la sauvegarde de certaines populations.
L’évolution biogéographique des girafes pourra être étudiée grâce à l’utilisation de fossiles comme points de calibration pour les datations moléculaires. Il sera ainsi possible de tester l’impact des cycles climatiques du Pléistocène sur la fragmentation puis l’expansion des populations de girafes. L’utilisation d’un grand nombre de marqueurs reflétant des histoires différentes (maternelle, paternelle ou biparentale) permettra de tester l’hypothèse d’une capacité de dispersion différentielle entre les mâles et les femelles.